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- Culture
Le cinéate mexicain met en scène Brad Pitt et Cate Blanchett dans une fable sur l’impossible communication entre les cultures et les générations.
ParJean-Luc Douin
Temps de Lecture 2 min.
CINÉ+ EMOTION - SAMEDI 8AOÛT À 20H50 - FILM
Dès son premier film, Amours chiennes (2000), le Mexicain Alejandro Gonzalez Iñarritu a inventé un type de récit à partir d’un accident de la circulation, qui provoque une série d’effets en chaîne conduisant des personnages à se retrouver entraînés dans une tragédie qui bouleverse leur cellule familiale. Le défi est ici plus ambitieux encore. Babel implique des personnages qui vivent sur trois continents différents.
Lire l’entretien avecAlejandro Gonzalez Iñarritu (Cannes 2019) : Article réservé à nos abonnés « La diversité qu’on voit dans les festivals, on ne la retrouve jamais dans les multiplexes»
Au Maroc, un éleveur de chèvres acquiert un fusil, qu’il confie à ses deux fils avec mission de tuer tout chacal menaçant son troupeau. Les gamins s’amusent à tirer à tort et à travers, visent un autocar qui passe au loin, chargé de touristes, dont un couple de jeunes Américains. La balle atteint l’épouse, qui s’effondre. Ainsi s’assemble un puzzle.
Tout en dépeignant l’enquête de la police marocaine et l’effondrement moral du sniper inconscient, Iñarritu suit les démarches de la police japonaise, qui, à Tokyo, entend retrouver le propriétaire du fusil, ainsi que l’angoisse de l’époux américain cherchant à faire soigner sa femme perdant son sang en plein désert, et celle de la nourrice à laquelle il a confié ses deux enfants en Californie – une Mexicaine qui a pris le risque d’emmener les deux mômes à un mariage de l’autre côté de la frontière et les a perdus.
Une cascade de drames
Outre la description des imprévisibles conséquences du coup de feu initial, Babel orchestre de concert une cascade de drames. Le couple est en quête de renaissance depuis la mort de leur troisième enfant, la nourrice travaille illégalement sur le sol américain, et le Japonais, veuf, a des difficultés avec sa fille, une adolescente sourde-muette, qui projette de compenser son déficit d’affection en cherchant un partenaire sexuel.
Transposer les ratés de la communication dans les blessures du corps est une belle idée
Cette quadruple intrigue permet à Iñarritu de mettre en valeur sa virtuosité narrative, sa dextérité à mêler réalisme et onirisme, sa maîtrise de la direction d’acteurs, son talent à générer de très belles scènes d’émotion. Il est à l’aise dans l’évocation des désarrois les plus poignants, des intimités en détresse, comme dans celle des euphories innocentes ou artificielles (son cocktail d’images et de sons, lors du retour des Mexicains sur leur sol natal pour assister à un mariage, est splendide).
Transposer les ratés de la communication dans les blessures du corps est une belle idée, que l’auteur exploite néanmoins avec un rien d’insistance, et le message généreux sur l’urgence d’abolir les barrières de langues, de cultures et de suspicions politiques entre les hommes clignote de façon subliminale.
Lire la critique intégrale (en mai 2006) : Un film choral à l’heure de la mondialisation
Babel, d’Alejandro Gonzalez Iñarritu. Avec Brad Pitt, Cate Blanchett, Gael Garcia Bernal (EU-Mex.-Fr., 2006, 135 min).
Jean-Luc Douin
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